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25 mars 2010 4 25 /03 /mars /2010 10:50

8-XI-74

 

Madame

 

Avec beaucoup de retard je vous écris. J’ai lu votre poème, et il m’a beaucoup intéressé. Je ne sais comment dire autrement. C’est un texte très fort. J’aimerais vous rencontrer un jour pour en parler.

 

Dans la période avant la fin de l’année j’aurai un peu de temps…..

 

 

(extrait d’une lettre manuscrite d’Antoine Vitez à Michèle Venard.

Elle est rédigée sur papier en tête du théâtre des Quartiers d’Ivry qu’Antoine Vitez a dirigé avant de diriger le théâtre National de Chaillot et avant d’être administrateur de la Comédie Française.

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24 mars 2010 3 24 /03 /mars /2010 11:44

Maria Casarès à Jean Gillibert

(extrait du courrier confié par Jean Gillibert à Michèle Venard et publié intégralement dans Présence de Jean Gillibert.

 

Le 7 juillet 1952

 

 

                      Cher Jean

 

                                                J'ai reçu votre lettre la veille de mon départ, lorsque, seule à Paris,  j'ai décidé pour me reposer avant d'entreprendre le voyage, de déménager tout dans l'appartement. Je n'ai donc pu y répondre là-bas, et une fois ici, les journées ont coulé sans m'en apercevoir. Je ne sais pas d'ailleurs ce qui m'arrive, je ne me retrouve plus; les fatigues de ces derniers temps ont épuisé toutes mes sources d'énergie intellectuelle et je vis depuis que je me trouve à Camaret, en état bovin. Je marche, je nage, je dévore n'importe  quel aliment, je goûte le soleil, la pluie, le paysage comme d'habitude;  -mais comment dirais-je ?-; toutes ces joies, tous ces plaisirs, je ne les ressens pas directement : j'ai seulement l'impression d'en contempler les effets chez quelqu'un d'autre, quelqu'un qui me serait tout à fait étranger.

Je travaille, cependant, toujours machinalement, comme l'on tricoterait, et l'idée de recommencer des nouvelles créations cet hiver ne m'effraie plus, comme à Paris lorsque j'y pensais, ne me touche en rien : l'hiver me semble lointain et presque impossible. Voilà où j'en suis ..........................

Cela suffit pour aujourd'hui; cette lettre devient une dissertation ou une conférence de Madame Dussane. Il est temps que je m'arrête.

  ....................

Je reçois des nouvelles de Camus; moral assez bas, mais je pense que c'est passager. Il  a une grande confiance en vous et je le comprends : j'ai la même.

 

Travaillez bien, et ensuite, reposez-vous bien; vous en avez besoin. Je vous quitte. A très bientôt.

 

Maria

 

P.S Bérénice à Aix ? J'en pense beaucoup de bien. Mais quand ? Et où, exactement ?

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20 mars 2010 6 20 /03 /mars /2010 13:47
J'ai pensé Re-né à notre conversation d'avant dîner, et que le personnage  joué par Katherine Hepburn dans le film de  Joseph Mankiewicz (1960) est une mère non seulement perverse mais incestueuse.
Je l'avais tout de suite en mémoire, car j'ai une bonne culture cinéphile avec plus de 3500 films visionnés,
 repertoriés et annotés. Un délice. Car, pendant mes 3 années d'immobilisation, je suis passée dans
 l'imaginaire en visionnant des films.  C'était le moyen de tenir le coup.
Cela me branche d'autant mieux sur  les pièces de Jean  Gillibert ( références au cinéma :  Von Stroheim
(ses films muets) Takovsky, Dreyer, Bela Tar, ou dans Kroustalov ma voiture de Guerman)  qui sont  directement
en prise avec ce rêve qu'est un film, avec l'inconscient et la profondeur psychique
Peut-être que JM est même trop raisonneur,trop 'bavard" pour TW , mais il a fait passer le cosmique.
 ( bande son très au  point aussi )  
Je te souhaite  de l'ardeur et du succès pour tes réalisations et pour ta mise en scène
 au théâtre de Soudain l'été dernier.
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19 mars 2010 5 19 /03 /mars /2010 19:54

Chère Michèle,
Bravo encore pour cette lecture, je t'ai trouvée époustouflante. Son style convient bien à ton côté un peu guerrier,
une façon précise, ciselée, énergique qu'a ta voix pour faire sonner ses mots.
Quand je pense que je n'avais aucune idée de cet écrivain!
Mon adresse: 13 ...  métro Télégraphe.Sortie côté gauche. Tu prends la rue du Télégraphe, .....
Vous sonnez, je viens vous ouvrir. Y a t-il des choses que vous ne mangez pas ?
je me réjouis de vous accueillir pour une soirée de rire au coin du feu. T'embrasse, Ariane Dubillard

Merci pour ton ressenti  et pour le retour que tu me fais  Ariane. Les moments où j'ai eu un accrochage minime sont très exactement ceux où je suis sortie du rêve du texte
et où j'ai déconcentré sur un millième de seconde les mots de Paul Morand  en me disant
qu'il fallait faire attention à ne pas le  basculer du côté réactionnaire,
où j'ai manqué de liberté. ( pas pour la première nouvelle que trouve étincelante
et que j'ai  fait passer fluide)   à demain.

 

Je n'aime pas la viande saignante Je ne tiens pas tellement à la viande ni aux tomates crues. bises MV

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6 mars 2010 6 06 /03 /mars /2010 11:48
Merci Armelle pour Andric sur ton blog.
Je pars répéter encore une fois  les Barres parallèles avec JG et recueillir ses précieuses indications  ( j'étais à mille lieues d'avoir compris, lors de ma lecture en chambre, pas assez créative, les trésors de ce texte et ses sens profonds.... il  a suffi de qq mots de Gillibert pour nous  ouvrir les portes...Après ... les difficultés commencent pour chacun avec lui-même. J'attends donc avec curiosité le passage au public  avec la partie impro du batteur, le 2 décembre aux Métallos -(qui se comportent très mal avec les artistes ) 
Vu hier des bouts Ionesco à la TV et j'ai trouvé ton amie Marie-France épatante, en tant que fille et en tant que personne. Elle décolle. Pas du tout intéressée par les propos de Demarcy ( il a un œil fixe ?) Rien ne m'ennuie plus que ces commentaires explications de  textes  sur les pièces. Un metteur en scène n'est pas un prof.
Mais peut-être que si, maintenant.
Pas les metteurs en œuvre ( mot à lancer) 
Bon travail Armelle et n'hésite pas à me faire signe si tu vois un créneau.
Bisous M
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6 mars 2010 6 06 /03 /mars /2010 11:45
Bonsoir Michèle
Je n'ai pas pu te dire au revoir hier après ta remarquable lecture de la pièce de Gilibert et la discussion qui l'a suivie .... 
ton enthousiasme, ton admiration pour ce grand auteur me touche et me stimule. 
J'ai été très heureuse de travailler avec toi et de découvrir et de rencontrer Jean Gilibert
et je vais garder longtemps ces beaux moments.... 
Je t'embrasse bien amicalement
Catherine
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6 mars 2010 6 06 /03 /mars /2010 11:43
J'ai beaucoup repensé à Maryvonne Schiltz dans le Crime de Flo.
Ce qu'elle fait est tout bonnement  exceptionnellement  au dessus de la mêlée banale. Mort-Renaissance. C'est très fort. Vraiment, elle, elle passe de l'autre côté du miroir. C'est unique, exceptionnel surtout si on compare à d'autres parcours balisés du théâtre actuel.
j'espère que tu pourras la voir au moins à la reprise. Les deux soirées Gillibert que j'ai orchestrées,  étaient elles aussi, d'une autre manière,  et de l'avis de la centaine de personnes présentes ( sans pub, sans argent et sans moyens d'annonces) , remarquables. Son intervention sur ce qu'il a compris des réalités théâtrales, époustouflante ( filmée donc traces).
Je t'embrasse. MV
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6 mars 2010 6 06 /03 /mars /2010 11:37

Bonjour Georges Brunon,   J'ai été saisie par ce que vous nous avez donné lundi et par ce que vous avec dégagé comme idée d'expérience.
Le principe d'énergie vitale émanant du tableau et rencontrant l'énergie de celui qui le regarde est très fort. Je l'éprouve aussi avec un texte qui est une révélation rythmique et  entraîne dans ses déplacements, ses séismes ses tremblements....
Donner du corps à la contemplation, ( je ne comprends pas bien "l'hypnose" dont parle Santacreu = pour moi somnambulisme  ) avec l'acuité de la conscience et la chaleur du ressenti. 
Pas un face à face avec une œuvre mais une entrée dans l'esprit du monde.   Ce que je vous dis est bien maladroit,
mais c'est ce que je vois ce matin après avoir souvent repensé à vous et au Cerisier.  
Je vous embrasse avec amitié Bonne journée MV
Il faudrait que je vous parle de œil du Prince d'où part  l'organisation du mouvement
sur le plateau du théâtre à l'italienne.


Merci Michèle pour votre mail. Il est bien  de savoir que le grain tombe en
bonne terre. Comment n'y aurait-il pas résonance avec vous qui donnez si
bien à vivre  la musique du verbe. Je vous embrasse georges


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6 mars 2010 6 06 /03 /mars /2010 11:34

samedi 17 octobre 2009

 

Merci Jean de ton invitation et je suis allée voir Le Crime de Flo, aujourd’hui même.

Je suis ressortie en forme, comme toujours avec tes pièces qui dégagent une telle énergie vitale. J’imagine bien le travail, la ferveur et les embûches et obligations diverses. Mais vraiment j’étais très contente.

J’ai flo tté à certains moments, après le départ du fils et plus en amont où, à mon oreille, le rythme interne s’effilochait. Je ressens des moments comme ça aussi dans Les Croisés. Faut-il les laisser partir…..↗ ou les ressaisir…pas de volontarisme certes, mais alors trouver comment rapatrier du sens dans la conscience du spectateur. Alors songeons.

 

Pour ce Flo, et le dis comme cela me vient, deux éléments -de la responsabilité de l’œil extérieur- sont contestables,

-les éclairages (incohérents selon moi, par ex le moment fort de Maryvonne Schiltz sur la stèle est gris sur elle, alors que par inadvertance, un faisceau lumineux éclaire la trogne de Bourduge) une véritable dramaturgie de la lumière est à mettre en œuvre

- la musique  Si j’ai trouvé très bien la citation sonore de la séquence de Soudain l’été dernier quand les jeunes coursent et massacrent le fils de Katherine Hepburn, la composition musicale elle-même ne m’a pas intéressée (trop forte trop stridente –sirènes-; et trop folklorique; irruption de l’Irlande et du gaélique qui paume alors que l’on est à la Devinière avec Rabelais et à Chinon même ( Jeanne) + la Cour de justice de Tours  et non avec L’Homme tranquille.

La musique de la fin écrase l’ensemble et aussi les applaudissements.

La résurrection n’est pas traitée. Il ne suffit pas de faire un noir et de rallumer. Mais ce n’est pas à toi que je vais dire ça !

J’ai trouvé les acteurs formidables.

Un petit bémol pour Marc un peu bêlant et sentimental le jour où j’y étais, il a mal engagé sa première intervention et n’a pas rétabli, Flo étonnante de présence et d’égarement violent, ce que fait MS est très haut, Bourduge (tu te souviens d’Ubu enchaîné !) grinçant et libre, subversif et surtout Karim toujours en proposition (certaines peuvent aller plus loin) créatif, épatant. Ainsi que son décor très très réussi. Bref c’était bien.

J’ai du partir vite après la représentation, mais merci de tous les féliciter pour moi. J’essaierai de revenir

Je t’embrasse

Aux Croisés maintenant.

MV

PS au dos du programme, tes conférences sont annoncées avec une date non modifiée.

Je te rappelle que le jeudi 3 décembre je ne suis pas libre. J’ai ma lecture d’Ivo Andric au Pandora à 19h. Mais je suis libre le vendredi 4 comme nous en étions convenus.

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4 mars 2010 4 04 /03 /mars /2010 09:04


extraits de la Lettre de Georges Schéhadé à Jean Gillibert

publiée dans le livre de Michèle Venard Présence de Jean Gillibert

  (à propos de  La soirée des Proverbes)

  Beyrouth le 29 mars 1954

 

Mon cher Jean,

  Je t'écris à minuit dans ma chambre, .....

Alors la "soirée" est..... Du public sans doute !…

Crois-tu au moins qu'elle a livré son message? qu' elle a "poussé" un peu plus en avant le théâtre que nous aimons ?  Crois-tu, mon cher Jean, qu'il existera "un jour" un public pour ce genre de choses ? …

Barrault ......murs  de ciment que lui opposent les imbéciles …

Barrault a perdu beaucoup ...... !… Il est si désintéressé que mes remords sont encore plus grands ! Et il y a quelques jours  je pensais écrire une pièce comique une "farce" (je crois que ça lui aurait fait plaisir) ...... ou face ?

Mais sois tranquille je ne ferai pas un pas en arrière… pièce comique,  ou pièce poétique, tu ne rougiras pas de moi je te le promets !

Depuis un mois je suis aux aguets :......

écris-moi.

 

Je t'envoie une petite photo de Poney ( mon fils Élie - Philippe) .....Jean Gillibert - Topoloff immortel.

Brigitte.... moi je t'embrasse bien affectueusement, mon cher Jean.

 

 

Georges

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Présentation

  • : Le blog de michele-venard.over-blog.com
  • : Lectures publiques d'auteurs de la littérature mondiale. Critiques en mémoire. Les historiens du regard mémoires pour servir à l'histoire du théâtre
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activités d'artiste

Michèle Venard lit Alice Munro

2014-2015

2014-2015

 

Metteur en scène d'une quinzaine de spectacles professionnels joués à Paris, en province et à l'étranger, ( dont Kafka, Jarry, Sade...) à la forme théâtrale "rapide, surprenante, esthétique", "mettant comme l'écrit Jean Gillibert, les acteurs en responsabilité de jeu. C'est souvent très fort et peu usité dans le monde actuel, formaliste et esthétisant du théâtre", artiste dramatique, docteur ès lettres et dernière thésarde de Georges Couton, auteur de deux livres d’histoire du théâtre, Michèle Venard, par la lecture expressive, mène aussi, au sein de la compagnie En Perce Théâtre, le projet lectures "à voix haute et nue" © d'auteurs très, peu ou mal entendus.

Atelier nomade souple, suscitant, là où il a lieu, un Studio de Lectures et d'écoute,l'Atelier Permanent de Lectures et d'écoute existe depuis la Revue Parlée de Blaise Gautier au Centre Pompidou,où Michèle Venard, déjà,lisait Gombrowicz, Pound,  ou de Roux... À partir de 2003,  après un accident qui la priva de la marche, elle réactive son activité de lectrice, en province (Kafka, Bachelard, Hardellet, Rilke, Schultz, Bernanos), au Salon International du Livre de Ouessant, à Paris (au Nord-Ouest Claudel, Montherlant, Bloy) à la Maison des Métallos.(mise en scène-événement captée par Radio-France 8 heures de Présence théâtrale de Jean Gillibert, diffusées sur France - Culture),  à la Crypte de la Madeleine ( J-M Turpin)   à la Crypte Saint Denys ( Pierre  Boudot) au théâtre du Centre 6 (Stendhal, Poe, Villiers de l’Isle Adam, James, Verlaine MaupassantTchekhov, Joyce, Yourcenar, Gombrowicz, Highsmith, Mishima), au théâtre Pandora (Woolf, Zweig; Andersen, Pirandello, Moravia, Hemingway, Faulkner, Conrad, Lawrence, Hamsun, Lagerkvist, Morante, Green, Borges, Tanizaki, Andric, Kessel, Morand, Kawabata, Grossman,Giono, Bierce,Rilke, Blixen, Gracq,  London, Baudelaire, Dickens, Cendrars, Jouve, Dostoïevski, Llosa, Wilde, Bounine, Steinbeck, Gide, Joseph Roth, Djuna Barnes

Arthur Rimbaud; Georges Bernanos; Albert Cossery; Michel Ossorguine; Mikhaïl Boulgakov;  Miguel Torga ; F Scott Fitzgerald; Jean-Louis Joliot Albert Camus;  Doris Lessing; Richard Millet; Alice Munro; Gabriel Garcia-Marquez; Paul Gadenne  ...  à l'Odéon (Jean Gillibert) ;  au Grand Auditorium du  Crédit Foncier, au théâtre des  2 Rêves, au théâtre du Petit Hébertot, au théâtre du Gymnase,  au théâtre Branoul de la Haye...

 

"à voix haute et nue"© valorise les circuits courts.

Ainsi, La Compagnie En Perce animée avec l'acteur Christian Fischer, non seulement rédige et actionne des projets artistiques, culturels, ou de formation à l'expression orale et d'initiations à l'art de dire, de Conseil aux dirigeants, des séminaires pour l’Entreprise, mais encore, elle organise, à la demande de ses adhérents, soirées littéraires, (Bachelard à Bar sur Aude, Jean-Marie Turpin à La Madeleine, Pierre Boudot à la Crypte Saint Denys…) lectures, rencontres, conférences, spectacles…

En Perce insuffle, de plus, un nouveau projet, la Fédération de lecteurs

 

 (renseignements à l'issue d'une séance publique)

  programmation saison 2014-2015 «à voix haute et nue»© Lectures publiques de Michèle Venard

Paul Gadenne en lecture publique


 

 

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