Atelier permanent de Lectures et d’écoute
«à voix haute et nue»©
Jeudi 6 mars
Michèle Venard lit
à 19h précises
MIGUEL TORGA
Théâtre Pandora
30, rue Keller 75011 code 32 56 Paris métro Bastille
Réservations 01 42 39 21 61
Tarif réduit pour les adhérents à l'Association et pour les professionnels sur demande préalable.
Miguel Torga, pseudonyme d’Adolfo Correia da Rocha, est né le 12 août 1907 à São Martinho de Anta, petit village du Trás-os-Montes où il a été mis en terre le 17 janvier 1995, au nord-est du Portugal, «au milieu du paysage qui a emmailloté ma naissance et ensevelira ma fin”. L’écrivain connaît l'enfance difficile des familles paysannes pauvres. À 13 ans, il est envoyé par son père pour travailler dans une fazienda du Brésil. Cinq ans plus tard, de retour au Portugal, il termine ses études secondaires puis s’inscrit à l’Université de Coimbra, ville où il s’installera définitivement pour mener une double carrière de médecin et d’écrivain.
Ce rebelle, « cet homme d’espoir désespéré », maître dans l’art du conte et de la nouvelle, s’est attaché à célébrer la beauté et l’âpreté de sa terre tout autant que la dignité humaine. Très engagé dans la lutte contre la dictature de Salazar, Miguel Torga a été arrêté, emprisonné, ses livres ont été saisis et ses pièces de théâtre interdites.
Son œuvre, - 94 nouvelles, 2 romans, le grand récit romanesque de sa “Création du monde", 16 volumes du Journal, 3 pièces de théâtre, 2 volumes d’essais et conférences, 15 recueils poétiques, 700 poèmes- a été maintes fois censurée et saisie. Cet exilé de l’intérieur souhaitait ne rien perdre du contrôle de sa vie et de ses écrits, jusqu’à publier entièrement son œuvre à compte d’auteur. Elle a été traduite en français par Claire Cayron qui a été pendant vingt-sept ans son unique traductrice et qui est arrivée à faire reconnaître "la voix" de Torga en France.
Michèle Venard lira des Nouvelles du recueil Rua ( publié en 1997 chez Corti pour le texte français)
«….Il sortit, et la bonne femme, en silence, l’accompagna jusqu’au rez de chaussée. Et lorsque, dans la rue déjà, il lui dit bonsoir, avec la pluie fine qui tombait entra de nouveau dans son âme le froid de la triste journée.» in La Triste journée
«Chaque fois que sur la Praça Velha on parle drames, tous ceux que la vie a voulus viennent sur le tapis, sauf un …» in Cette Douleur là
«…Comme d’habitude, à huit heures, le soleil commença d’entrer dans la chambre …. Et la preuve, c’est qu’il n’avait pas plus tôt fermé les yeux, qu’elle a fermé les siens aussi. Ils n’avaient plus rien à voir dans ce monde» in Les Époux Estrela
«Évidemment. Mais tout à une fin ! Alors vous voudriez passer votre vie à faire des rondes ? Pour l’amour du ciel, profitez. Profitez de la vie, vous avez assez travaillé…» in La Retraite